Études en soins infirmiers : conseils pour étudier plus intelligemment, et non pas plus fort

Mise à jour

Comment étudier soins infirmiers

Les études pour devenir infirmière et infirmier, ou infirmière auxiliaire et infirmier auxiliaire ne sont pas de tout repos : il y a beaucoup de choses à apprendre, dans un temps assez limité.

Étudier efficacement ne va pas de soi pour tout le monde, alors que ça peut faire une énorme différence entre la réussite aux examens ou l’échec.

Si vous ne savez pas par où commencer, lisez cet article, qui décrit quelques astuces pour étudier de façon efficace en soins infirmiers et en sciences infirmières. Ces conseils peuvent s’appliquer tant pour vos études et vos stages que pour votre préparation à l’examen de l’OIIQ et votre préparation à l’examen de l’OIIAQ.

Voyez comment l’apprentissage mobile et le micro-apprentissage peuvent vous aider dans vos études en soins infirmiers et en sciences infirmières.

Lire, ce n’est pas étudier

Considérez la lecture comme une partie importante de la pré-étude, mais l’apprentissage de l’information exige de s’engager activement dans le matériel (Edwards, 2014).

L’engagement actif est le processus de construction du sens qui implique d’établir des liens avec les cours, de former des exemples et de réguler votre propre apprentissage (Davis, 2007).

L’étude active ne signifie pas mettre en évidence ou souligner un texte, ni le relire ou le mémoriser par cœur. Bien que ces activités puissent vous aider à rester engagé·e dans la tâche, elles ne sont pas considérées comme des techniques d’étude active et sont faiblement liées à l’amélioration de l’apprentissage (Mackenzie, 1994).

Les prochaines sections de ce billet donnent quelques idées pour étudier de façon active.

Les situations cliniques sont vos amies

Dans les formations à caractère technique, comme en soins infirmiers et en sciences infirmières, il est généralement plus important de travailler les problèmes que de lire du texte (Newport, 2007). La résolution de problèmes permet entre autres de garder l’information dans la mémoire à long terme.

En faisant des liens entre les connaissances acquises et l’information apprise et en appliquant ces connaissances à des situations réalistes, les situations cliniques telles que proposées par l’app Inf. de poche sont particulièrement utiles au développement du jugement clinique.

Répartissez la matière dans le temps

Révision intensive en soins infirmiers

L’action de réviser ses cours de façon intensive pour retenir un maximum de résultats en très peu de temps juste avant l’examen (aussi appelé bachotage) est une combinaison aussi bonne que la fraise et la moutarde*.

Notre cerveau doit s’entraîner régulièrement par brèves impulsions pour retenir plus d’informations.

L’une des stratégies d’apprentissage les plus efficaces est la pratique dispersée, qui consiste à répartir ses études sur plusieurs courtes périodes de temps, sur plusieurs jours et plusieurs semaines (Newport, 2007).

Par exemple, si vous disposez de 15 heures au total pour étudier en vue d’un examen, il est préférable de réviser 30 minutes par jour pendant quelques semaines que de faire les 15 heures en une seule journée.

Sciences de l'apprentissage en soins infirmiers
Pourquoi est-ce mieux? Notre cerveau n’est bon à encoder les informations à court terme en connaissances à long terme que lorsque l’exposition répétée des informations se produit. C’est pourquoi l’apprentissage de différentes compétences, comme jouer au piano, suit cette logique.

En plus d’un apprentissage plus approfondi, l’espacement des séances d’étude permet d’éviter la procrastination. Plutôt que d’avoir à affronter le redoutable projet pendant quatre heures le lundi, vous pouvez l’affronter pendant 30 minutes chaque jour.

* Tous les goûts sont, évidemment, dans la nature. 🍓

Mélangez l’ordre

Intégrez à votre étude des cartes-éclair (flashcards) ou une application d’apprentissage en soins infirmiers qui mélange les questions pour vous. Les recherches montrent que la meilleure façon d’apprendre du matériel est de mélanger, ou d’intercaler, vos études (Rohrer, 2012).

Le fait de mélanger les informations peut vous aider à remarquer les différences et les similitudes entre un sujet appris, ce qui permet de mieux comprendre le matériel.

Révisez les notions reliées à la pratique infirmière à apprendre « par coeur » avec nos cartes-éclair et nos stratégies mnémotechniques.

Recherchez la difficulté

En introduisant un défi (une difficulté) – par exemple, en tentant de résoudre un problème traitant d’un sujet que vous n’avez pas encore abordé en classe, vous pouvez améliorer vos connaissances à long terme car vous êtes ainsi obligé·e de traiter de nouvelles informations à un niveau plus profond grâce à un concept connu sous le nom de difficultés souhaitables. Il s’agit d’une tâche d’apprentissage qui nécessite un peu plus de travail pour améliorer la mémoire à long terme.

Le fait de rendre les conditions d’apprentissage plus difficiles, ce qui oblige la personne apprenante à un surcroit d’engagement et d’effort cognitif, conduit souvent à une meilleure rétention (Zaromb et Roediger, 2010).

Utilisez diverses stratégies cognitives

Les stratégies cognitives et métacognitives sont parmi les éléments qui influencent le plus l’apprentissage (Wang, Haertel et Walberg, 1990). Voici quelques-unes de ces stratégies (Fédération des syndicats de l’enseignement, 2018) qui peuvent être utiles en soins infirmiers :

La répétition

Aide à l’encodage de l’information.

  • Répéter plusieurs fois les notions apprises
  • Utiliser des moyens mnémotechniques
  • Relire/réécrire
  • Souligner
  • Faire des listes à mémoriser

L’élaboration

Aide à garder l’information dans la mémoire.

  • Activer ses connaissances antérieures
  • Résumer
  • Paraphraser
  • Prendre des notes
  • Expliquer à quelqu’un ce qu’on apprend
  • Se poser des questions
  • Faire une analogie
  • Inventer des exemples
  • Se créer des images mentales
  • Écrire des mots clés

Devenez le·la professeur·e

Essayez d’expliquer la matière dans vos propres mots, comme si vous étiez le·la professeur·e. Vous pouvez le faire dans un groupe d’étude, avec un·e partenaire d’étude, ou seul·e. Le fait de dire le contenu à voix haute vous indiquera les points de confusion et les points sur lesquels vous avez besoin d’informations supplémentaires, et vous aidera à retenir l’information.

Pour aller plus loin : voir la méthode Feynman. Selon cette technique, pour maîtriser un sujet, vous devez être capable de l’expliquer à quelqu’un d’autre de manière simple et concise.

Lorsque vous révisez vos leçons, faites semblant d’enseigner le matériel à un public. Au fur et à mesure que vous enseignerez, vous vous souviendrez davantage tout en établissant des liens autour du sujet pour produire un rappel actif. Le rappel actif est un processus de mémorisation d’informations par l’évolution de la mémoire à court terme vers la mémoire à long terme afin que vous puissiez vous en inspirer pour un examen.

Étudiez les sujets similaires par lots

Bien que le fait de jongler entre plusieurs sujets soit une excellente façon d’étudier et d’intégrer la matière, cela peut vite devenir épuisant. Alternativement, vous pouvez tenter de regrouper différents sujets afin de rendre les nouvelles informations plus faciles à traiter par votre cerveau.

Par exemple, vous pouvez répartir vos séances d’étude en réservant une période de temps pour lire vos manuels ou vos notes de cours. Un autre jour, vous pouvez tester vos connaissances et votre capacité à retenir ce que vous avez lu.

La mise en lots aidera votre esprit à s’organiser puisque vous n’aurez pas à faire des allers-retours entre la lecture de vos manuels et la révision de vos notes.

Choisissez selon ce qui fonctionne… pour vous

Bien sûr, toutes ces astuces ne s’appliqueront pas à tout le monde – il s’agit de tester les diverses méthodes proposées et de vous concentrer sur celles qui fonctionnent pour vous.

Étudier, c’est comprendre ce qui fonctionne le mieux pour vous. Il faut du temps pour devenir meilleur·e dans ses études et il faut toujours de la détermination pour prendre de nouvelles habitudes.

Références

  • Brown, P.C., Roediger, H.L., & McDaniel, M.A., 2014. Make it stick – the science of successful learning, Harvard University Press.
  • Chamberland, É., 2013. L’échec productif, ou comment faire « planter » les étudiants pour qu’ils apprennent mieux, Service de soutien à la formation de l’Université de Sherbrooke. En ligne : https://leveilleur.espaceweb.usherbrooke.ca/14887/lechec-productif-ou-comment-faire-planter-les-etudiants-pour-quils-apprennent-mieux/
  • Davis, S. G., & Gray, E. S., 2007. Going beyond test-taking strategies: Building self-regulated students and teachers. Journal of Curriculum and Instruction, 1(1), 31-47.
  • Edwards, A. J., Weinstein, C. E., Goetz, E. T., & Alexander, P. A., 2014. Learning and study strategies: Issues in assessment, instruction, and evaluation. Elsevier.
  • Fédération des syndicats de l’enseignement CSQ, 2018. Référentiel : les élèves à risque et HDAA. En ligne : http://lafse.org/fileadmin/Grands_dossiers/EHDAA/Referentiel_EHDAA_avril_2018.pdf
  • Mackenzie, A. M., 1994. Examination preparation, anxiety and examination performance in a group of adult students. International Journal of Lifelong Education, 13(5), 373–388.
  • Rohrer, D., 2012. Interleaving helps students distinguish among similar concepts. Educational Psychology Review, 24(3), 355–367.
  • The Learning Center, Studying 101: Study smarter not harder, University of North Carolina at Chapel Hill. En ligne : https://learningcenter.unc.edu/tips-and-tools/studying-101-study-smarter-not-harder/
  • Wang, M. C., Haertel, G. D., & Walberg, H. J., 1990. What influences learning? A content analysis of review literature. The Journal of Educational Research, 84(1), 30–43.
  • Zaromb, Franklin M., & Roediger, Henry L. III, 2010. The testing effect in free recall is associated with enhanced organizational processes, Memory & Cognition, 38(8), 995–1008

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *