Choisir la meilleure réponse
L’élaboration des questions de l’examen de l’OIIQ est basée sur deux modèles de questions à choix de réponse: dans le premier modèle, un seul choix de réponse est complètement vrai tandis que les autres sont complètement faux. Dans le second modèle, la bonne réponse est celle qui est la plus probable, alors que les autres choix de réponse sont celles dont la bonne réponse est la moins probable, comportant parfois des leurres (options plausibles, options familières, options vraies mais incorrectes au regard de la situation clinique, erreurs habituelles des candidates ou candidats à l’exercice de la profession infirmière,…). C’est dire que, dans ce second format de question, plusieurs réponses sont correctes, et il faut choisir la meilleure. Autrement dit, il faut discriminer les choix qui sont plausibles.
Ainsi, bien qu’il y ait des questions plus faciles que d’autres dans l’examen, vous ne verrez pas de choix de réponse totalement farfelus ou dénudés de sens. Vous ne verrez pas non plus d’options du type « Aucune de ces réponses », « Toutes ces réponses », « Toutes les options sauf l’option B »,… L’Ordre souhaite vous mettre au défi pour évaluer votre capacité à choisir les meilleures interventions sur le plan scientifique, ainsi que votre capacité à prioriser et à déléguer de façon sécuritaire.
Prioriser les interventions
Plusieurs questions de l’examen de l’OIIQ abordent la priorisation des soins. Pour répondre à ce type de questions, il faut toujours penser à la première intervention essentielle que l’infirmier ou l’infirmière doit faire, en évitant d’extrapoler ou de présumer que cette action a déjà été faite. Pour prioriser, pensez toujours à l’approche ABCD, qui est conçue comme une évaluation rapide au chevet d’un·e patient·e dont l’état se détériore, et qui vise à assurer la prise en charge initiale des affections potentiellement mortelles par ordre de priorité, en utilisant une méthode structurée:
Airway (voies respiratoires)
Breathing (respiration)
Circulation
Disability (déficit neurologique et état de conscience)
Avoir des connaissances de base en droit de la santé
En plus des connaissances en soins infirmiers et sciences infirmières et des connaissances médicales, il est impératif d’avoir des notions de base en droit de la santé, notamment en ce qui concerne les activités réservées et les droits des patient·es.
Déléguer, oui; mais il faut connaître le champ d’exercice des autres professionnels et des non professionnels
Pour bien répondre aux questions de délégation dans l’examen de l’OIIQ, il faut absolument acquérir des connaissances sur le champ d’exercice et les activités réservées des différent·es professionnel·les. Il faut aussi avoir une bonne connaissance de ce qu’un·e non professionnel·le (préposé·e aux bénéficiaires) peut et ne peut pas faire.
Connaître les droits des patient·es
Pour réussir l’examen de l’Ordre, il faut connaître les droits fondamentaux des patient·es en matière de santé, notamment ce qui est prévu dans la Loi sur les services de santé et les services sociaux (LSSSS) et le Code civil (en ce qui concerne, notamment, le consentement (article 11 et suivants). Il faut aussi connaître ce qui est prévu dans la Loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui et dans la Loi concernant les soins de fin de vie. Une autre loi pertinente est le Code de déontologie des infirmières et infirmiers.
Faire la différence entre un signe, un symptôme et une manifestation clinique
Les questions de l’examen peuvent vous demander quels sont les signes, les symptômes ou les manifestations cliniques pour telle pathologie. Il est important de savoir distinguer ces trois concepts. Un signe est une donnée objective observable (ex.: chaleur, rougeur, oedème, mesure de la pression artérielle) alors qu’un symptôme est une donnée subjective qui n’est pas observable directement. Un symptôme est généralement rapporté par le·la client·e (ex.: douleur, dyspnée). Au sens de l’OIIQ, les manifestations cliniques englobent à la fois les signes et les symptômes.
Distinguer l’intervention de l’évaluation
L’Ordre peut vous demander des questions du type: « Quelle est votre intervention prioritaire? ». Il faut porter une attention particulière aux mots utilisés dans la question, pour avoir une meilleure idée du type de réponses attendues.
Au sens de l’OIIQ et donc de l’examen, une intervention est une action que l’infirmière ou l’infirmier pose pour améliorer, maintenir ou rétablir une condition, ou encore pour prévenir une détérioration ou un accident.
Habituellement, dans l’examen, les libellés des questions où l’on cherche à évaluer et ceux où l’on cherche à intervenir sont assez clairs. Voici quelques exemples :
Évaluation
“Quelles autres données devez-vous recueillir pour…”
“À partir de votre évaluation, quel problème présente le client?”
Les questions d’évaluation cherchent à identifier des données additionnelles à obtenir, à déterminer des éléments de surveillance, à apprécier les résultats d’un traitement, ou encore à identifier un problème.
Intervention
« Indiquez les interventions prioritaires à effectuer. »
La planification des soins, l’établissement de priorités, la détermination d’un plan de traitement d’une plaie, l’enseignement et le fait de prodiguer des soins sont tous des exemples d’interventions.
Exercez-vous avec nos questions de préparation à l’examen de l’OIIQ créées pour vous mettre au défi.
Nous formulons soigneusement nos questions pour qu’elles fassent appel au raisonnement clinique. Nos questions sont construites avec rigueur et d’une façon similaire à celles de l’examen de l’OIIQ. Chaque réponse est justifiée selon les données probantes et les meilleures pratiques.
Priorité de soins VS priorité de suivi
Alors qu’une priorité de soins est une intervention (voir « intervention » plus haut) essentielle à effectuer dans une situation clinique donnée, une priorité de suivi est un problème ou un besoin qui nécessite un suivi clinique. Pensez à la priorité de suivi comme un des éléments que vous inscririez dans la partie « Problème ou besoin prioritaire » du plan thérapeutique infirmier (PTI).
Ainsi, si l’on vous demande une priorité de suivi dans une question de l’examen de l’OIIQ, il ne faudra pas sélectionner une intervention, et vice versa.
Ne pas confondre constat d’évaluation et directive
En plus de l’information minimale à inscrire dans cette partie du PTI (motif d’hospitalisation, de l’hébergement ou du suivi), le constat d’évaluation résulte du jugement que vous posez après avoir colligé, analysé et interprété l’information recueillie auprès de différentes sources. La directive infirmière, quant à elle, porte sur des activités de surveillance clinique, des soins et traitements ou d’autres interventions et donnent des indications en ce qui concerne une stratégie d’intervention ou une condition de réalisation d’une intervention.
Distinguer un problème actuel d’un problème potentiel
Problème potentiel
Un problème potentiel est un problème qui, au vu de la situation clinique, est susceptible de se produire. Par exemple, pour un client diabétique disant faire un régime de jeûne, l’on dira qu’il est à risque d’hypoglycémie.
Problème suspecté
Un problème est suspecté lorsque les signes et symptômes que présente un·e client·e laisse croire que le problème est présent, sans toutefois en avoir la preuve hors de tout doute. Par exemple, un client diabétique qui présente de la diaphorèse et des tremblements, on pourrait dire qu’il est en état d’hypoglycémie probable (ou possible).
Problème confirmé
Un problème est confirmé lorsqu’on peut affirmer avec certitude, suite à des résultats d’évaluation objectifs, que le problème est présent. Par exemple, un client diabétique a une glycémie capillaire de 3,0 mmol / L – on dira que ce client est en hypoglycémie.
Un choix de réponse long et explicite n’est pas nécessairement la bonne réponse
Il ne faut jamais présumer que, parce qu’un choix de réponse est plus long et explicite que les autres, c’est nécessairement ce choix qui constitue la bonne réponse. Il est plutôt suggéré de bien lire chaque option et de faire un choix en fonction de la situation clinique et de la question posée.
« Aviser le médecin » est rarement la bonne réponse
Rappelons que l’objectif de l’examen est d’évaluer votre aptitude à exercer la profession infirmière. Bien sûr, le fait de savoir reconnaître quand il est pertinent d’aviser le médecin fait partie de la pratique infirmière. Cependant, l’examen est beaucoup plus centré sur les interventions infirmières. En général, en fonction de la situation clinique présentée, d’autres interventions sont nécessaires avant l’appel au médecin. La seule fois où cette réponse est correcte est lorsqu’il y a littéralement rien que vous ne puissiez faire en premier.
Par ailleurs, lorsque l’appel au médecin est l’une des options d’une question dans l’examen de l’OIIQ, réfléchissez à la raison pour laquelle vous appelez le médecin et aux informations d’évaluation dont vous avez besoin avant d’appeler. Si vous ne pouvez pas identifier la raison pour laquelle vous appelez le médecin et ce que vous voulez que celui-ci fasse pour remédier à la situation, éliminez cette option.
Nous espérons que ces stratégies vous seront utiles pour répondre aux questions de l’examen de l’OIIQ.